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publié le jeudi 07 octobre 2021
ZIZA-DEMAIN
Le guide de recommandations pour la densification en zones artisanales et industrielles vient de paraître.
Pour recevoir un exemplaire du guide de recommandations, vous pouvez envoyer un e-mail à info@regionmorges.ch
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publié le mardi 15 mai 2018
Le système de gestion cantonal des zones d'activités: Qu'est-ce que c'est ?
La loi fédérale sur l'aménagement du territoire révisée demande aux cantons l'introduction d'un système de gestion des zones d'activités. La démarche ZIZA-Demain se coordonne avec le système de gestion du canton de Vaud, actuellement mis en consultation. Mais de quoi parle-t-on exactement ?
La révision de la loi et de l'ordonnance fédérale sur l'aménagement du territoire approuvée par le peuple suisse en 2013 a introduit un article demandant aux cantons de mettre en place un système de gestion des zones d'activités (art 30a al.2 OAT). Cet article dispose:
La délimitation de nouvelles zones d'activités économiques requiert l'introduction par le canton d'un système de gestion des zones d'activités garantissant, globalement, leur utilisation rationnelle.
Pourquoi un système de gestion des zones d'activités ?
Il est important de rappeler que la LAT révisée a pour ambition de freiner le mitage du territoire suisse et de développer les villes à l'intérieur de leur milieu déjà bâti. Or, la question du développement vers l'intérieur ne concerne pas que la question des zones de logement. Dans de nombreuses régions de Suisse, les zones d'activités accaparent de grandes surfaces en périphérie des villes, le plus souvent des espaces agricoles. L'utilisation de ces surfaces d'activités n'est de surcroît pas toujours orientée vers de l'industrie et de l'artisanat. A titre d'exemple, les distributeurs allemands Lidl et Aldi ont accaparé dans la dernière décennie de nombreuses surfaces en zone d'activités pour y implanter leurs magasins.
On le voit, les zones d'activités sont autant concernées par les ambitions de la LAT de densifier le milieu bâti que les zones de logement.Le champs d'application des systèmes de gestion
Les systèmes de gestion des zones d'activités couvrent deux aspects du développement des zones d'activités:
- La création, la gestion et la suppression des zones d'activités: La mise en zone de nouvelles zones d'activités est la compétence des communes. Lors de la révision de leurs plans d'affectation (plan de zone et règlement), les communes décident des changements d'affectation des parcelles en fonction des besoins à 15 ans. Les systèmes de gestion cantonaux doivent veiller à ce que les parcelles affectées à de l'activité puissent répondre aux évolutions à court terme du tissu économique sur le site sans passer par la création de nouvelles zones d'activités.
- L'utilisation optimale des zones d'activités. Dans les zones d'activités, les densités fixées par le règlement ne sont généralement pas élevées. Or, dans certains cas, tous les droits à bâtir ne sont pas totalement consommés. Dans d'autres cas, notamment sur les zones d'activités idéalement situées, les densités fixées par le règlement auraient pu être plus élevées. Les systèmes de gestion cantonaux doivent veiller à ce que le potentiel de développement des zones d'activités soit pleinement utilisé.Application concrète: l'exemple du canton de Berne
Du fait du fédéralisme, les cantons mettent en place un système de gestion de zones d'activités adapté à leurs spécificités. Pour illustrer à quoi un système de gestion des zones d'activités peut ressembler, prenons l'exemple d'un canton l'ayant mis en place, comme le canton de Berne.
Le système de gestion bernois des zones d'activités s'appuie sur les éléments suivants:- Une hiérarchisation des zones d'activités selon leur importance au niveau cantonal, régional et local. Les nouvelles zones d'activités doivent se trouver prioritairement sur un site d'intérêt régional ou cantonal. Les Pôles de développement économiques sont généralement considérés comme d'importance régionale, voire cantonale.
- Une gestion des zones d'activités à l'échelle régionale, notamment en s'appuyant sur les structures régionales existantes (les "conférences régionales").
- La mise en zone de nouvelles zones d'activités est conditionnée à l'utilisation optimale des zones existantes, notamment en atteignant les densités fixées par les règlements de construction. Ceci prévaut notamment lorsque des surfaces d'assolement, soit des terres agricoles de très bonne qualité, sont en jeu.
- La mise en zone de nouvelles zones d'activités est conditionnée à l'absence d'alternatives satisfaisantes dans un rayon de 15km dans une région donnée.
- La mise en place d'un observatoire sur les zones d'activités, permettant de contrôler que les zones d'activités actuelles sont pleinement mobilisées, notamment par l'intermédiaire d'un système d'information territorial.
- Dans les grandes zones d'activités, des contraintes de qualité urbaine sont introduites.
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vendredi 02 mars 2018
La gouvernance participative sur les sites industriels: mode d'emploi
Une des ambitions de la démarche ZIZA-Demain est d'arriver à la mise en place d'une plateforme d'échange entre les autorités publiques et les entrepreneurs. Un des leviers d'action se trouve dans la mise en place d'une "gouvernance participative" des zones industrielles.
Il y a un an, nous vous parlions du concept d'écoParc et de sa mise en place sur les zones industrielles du canton de Genève. Un des concepts phares de l'écoParc est la mise en place d'une gouvernance participative des zones industrielles.
Qu'est-ce que la gouvernance participative ?
L'approche traditionnelle "top-down" n'est pas satisfaisante pour saisir les réalités d'un site vécues par ses usagers et ses acteurs. Il en résulte un décalage entre les projets des techniciens et les besoins ressentis sur le site. De plus, cette approche ne permet pas de créer le lien de confiance nécessaire à la prévention et à la levée d'éventuels blocages.
La notion de gouvernance renvoie à l'inclusion de différents acteurs et au partage de responsabilités entre eux. Les modes de collaboration entre les acteurs définissent le type et la qualité de la gouvernance. Une gouvernance "participative" se veut plus large en incluant dans les processus décisionnels des acteurs qui en sont généralement exclus, dans la limite de la poursuite de l'intérêt général.
La gouvernance participative doit permettre l'accompagnement de la gestion d'une zone industrielle vers plus de synergies entre les entreprises. Ceci semble pertinent dans la poursuite d'une utilisation rationnelle du sol et d'une gestion économe des ressources naturelles.
Gouvernance participative: mode d'emploi
Certes, il n'existe pas de processus unique dans la mise en place d'une gouvernance participative. Une approche "top-down" semble cependant nécessaire pour impulser de futures démarches "bottom up". Quelques recommandations pour une gouvernance participative efficace sur un site industriel peuvent être formulées.- Prendre acte des demandes des acteurs: Lors de la procédure de consultation, les autorités publiques présentent leur vision stabilisée du développement du site. Elles doivent laisser aux acteurs locaux le temps de comprendre le projet. Les autorités publiques doivent prendre acte de leurs remarques et de leurs suggestions. Toutefois, ces dernières doivent, dès l'envoi des bulletins d'invitation, être claires avec le fait qu'elles ne garantissent pas la prise en compte de toutes les demandes individuelles. Toutefois, elle doit s'engager à répondre à chaque sollicitation individuelle. L'écoute permet de tisser un début de lien de confiance entre les autorités publiques et les acteurs du site.
- Créer des liens entre les acteurs: Les différentes séances organisées lors des procédures d'information et de consultation des autorités publiques doit être vues comme des occasions de créer des liens entre les acteurs. Souvent, les acteurs d'un site ignorent qu'ils ont des intérêts en commun ou qu'ils rencontrent des problématiques similaires. Les séances entre autorités publiques et acteurs de la zone industrielle doivent être conçues pour créer ces liens.
- Impulser des organes de gestion des zones industrielles: La gouvernance participative doit permettre de poser des bases à la création d'organes de gestion des zones industrielles qui regroupent les entrepreneurs, les riverains, et d'autres acteurs comme les services communaux concernés. Ces organes de gestion gèrent de façon concertée des problématiques quotidiennes comme la gestion des déchets ou la gestion de la logistique.
Quelques éléments à observer
- Bien observer les rapports de force: Sur des zones industrielles avec des acteurs bien ancrés, certains acteurs exercent une influence plus importantes sur les autres, ou sont incontournables pour activer le développement du site. Ces rapports de force ne doivent pas être sous-estimés pour arriver à des consensus.
- Garantir un processus décisionnel équitable: Découlant de la remarque précédente, le processus décisionnel doit laisser un espace de discussion et de négociation suffisant pour chaque acteur. Un sentiment de frustration et d'impuissance risque d'émerger chez certains acteurs s'ils estiment qu'un autre acteur, qu'il soit la collectivité publique ou un autre acteur privé, ne leur laissent pas la possibilité de participer au processus de décision.
- Donner du temps à l'apprentissage à la participation La gouvernance participative n'a rien d'évident chez nombre d'acteurs. Le risque est que la poursuite de l'intérêt général soit freinée par une confrontation d'intérêts privés. Un temps d'apprentissage à la participation est nécessaire. Ceci induit la nécessité de cadrer les discussions, notamment par une charte.
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mercredi 14 février 2018
Phase 2 - Fin des études test
Les résultats des études test sur trois sites industriels de la région morgienne ont été présentés mercredi 7 février.
Les études test ZIZA-Demain se sont terminés mercredi 7 février par la présentation des rendus finaux des mandataires.
Pour rappel, les études test sont la première partie de la phase 2 "Formulation de stratégies". Sur trois zones industrielles de la région morgienne, plusieurs variantes de développement/de densification ont été testé. Puis, une variante a été approfondie, et a fait l'objet d'une analyse financière détaillée. Les propositions des mandataires ont été discutées dans le cadre de trois demi-journées d'ateliers réparties entre les mois de novembre 2017 et février 2018.
Les résultats des mandataires ont été discutés par des experts venant d'horizons différents: un investisseur, un développeur, un urbaniste, un expert en synergies entreprises, et un expert foncier.
Les études test posent les premiers jalons pour la rédaction du guide de recommandation, dont les travaux vont débuter au courant du mois de février jusqu'en juin 2018.
Les partenaires de la démarche ZIZA-Demain remercient les mandataires et les experts pour leur excellent travail et pour leurs précieuses contributions. -
mardi 21 novembre 2017
ZIZA Demain mise en valeur par l'Office Fédéral du Développement Territorial
Région Morges a participé lundi 20 novembre à une séance de valorisation des projets-modèles de la Confédération, dont fait partie la démarche ZIZA Demain.
L'Office Fédéral du Développement Territorial (ARE) a invité les projets modèles 2014-2018 de la catégorie "Mettre en oeuvre le développement vers l'intérieur" à une journée de valorisation à Berne le 20 novembre dernier. La démarche ZIZA-Demain en fait partie.
Après une présentation des 7 projets modèles conviés, les différents chargés de projets, venant de toute la Suisse, ont pu échanger avec des représentants de la Confédération et des experts sur les conditions de la mise en oeuvre du développement de l'intérieur. Sur toutes les thématiques discutées, on peut nommer les suivantes:- Bien cibler les acteurs impliqués et leurs compétences/apports
- Clarification de l'échelon régional (selon les cantons)
- Importance de la sensibilisation/de l'information des acteurs politiques
- Traiter très tôt dans le processus de planification les enjeux opérationnels et financiers du projet.
- Promotion d'une nouvelle culture de la planification(Planungskultur) avec une vision globale des enjeux
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Le travail de valorisation des projets-modèles et les échanges lors de cette séance d'atelier seront synthétisés dans un rapport qui sera publié courant 2018.
Région Morges remercie chaleureusement l'ARE pour cette journée d'échange ainsi que pour son implication tout au long de la démarche ZIZA-Demain durant ces 4 dernières années. -
vendredi 10 novembre 2017
Utiliser efficacement des zones d'activités en milieu rural: Oui, mais comment ?
Région Morges et l'ARCAM ont assisté mercredi 8 novembre à une conférence organisée à Bienne par Netzwerk Raumplanung. Cette conférence abordait spécifiquement le thème de la gestion des zones d'activités en milieu rural.
L'utilisation rationnelle des zones d'activités est une obligation légale, introduite dans l'ordonnance fédérale sur l'aménagement du territoire révisée (article 30a al.2 OAT). Au delà de l'obligation légale, elle est devenue une nécessité pour certaines villes de Suisse où les commerces ont quitté les centres-ville et où les zones d'activités sont de plus en plus occupées par du commerce de détail. Que signifie donc utiliser "efficacement" les zones d'activités?
Cette question a fait l'objet de la conférence organisée mercredi 8 novembre par Netzwerk Raumplanung à Bienne, à laquelle étaient présents Région Morges et l'ARCAM.
En introduction, M. Lukas Bühlmann (directeur de l'Association Suisse pour l'Aménagement National VLP-ASPAN) donne un aperçu des contraintes et des possibilités données par les lois fédérales et cantonales sur le développement des zones d'activités. Il présente des exemples concrets d'expériences locales en Suisse pour illustrer son propos. Les cantons jouent un rôle de plus en plus important dans l'aménagement des zones industrielles, notamment par le système de gestion cantonal et par la révision de leurs plans directeurs cantonaux.
Mme Magdalena Meyer-Wiesmann, de l'Association des Communes Suisses, fait état des difficultés que rencontrent les petites communes dans la planification de leurs zones industrielles. Elles ont souvent de petites zones, mal situées, et qui regroupent principalement des petits artisans. Les communes peuvent agir efficacement sur l'utilisation rationnelle de leurs zones d'activités par la planification communale (Ortsplanungsrevision). Une question importante est le choix de la localisation de la zone d'activité. En réponse à cette question, la coopération intercommunale devient de plus en plus importante.
Mme Hélène Noirjean de l'Union Suisse des Arts et Métiers donne l'avis des entrepreneurs sur la question de la densification. La densification est vécue par les entrepreneurs comme une chance, pour autant que des synergies sont trouvées. Elle cite l'exemple de la ville de Stans NW, où des commerçants de proximité ont mis en commun leurs locaux pour survivre à la pression croissante des zones d'activités. Cependant, comme le rappelle un participant venant de la FTI de Genève, densifier peut aussi contraindre les entreprises à partir.
M. Bernhard Künzler, de l'Etat de Berne, présente le système de gestion cantonal des zones d'activités. Le système de gestion bernois se base sur l'échelon régional, et promeut les coopérations intercommunales. L'utilisation des surfaces d'activités existantes doit être privilégiée à la création de nouvelles zones. L'implantation de nouvelles zones d'activités doit se faire proche des sites en développement et des axes de communication. Un recensement SIG des potentiels de densification dans les zones d'activités a été réalisé par le canton pour soutenir les communes dans ce travail.
M. Erard, de la commune de Haute-Sorne JU, présente un exemple de zone d'activités réalisée par la coopération intercommunale. Un facteur de réussite a été la mise en place d'un système de péréquation financière entre les communes pour financer la zone d'activités. Notamment, les communes ont acquis au préalable les terrains afin de proposer des tarifs avantageux aux entreprises.
M. Martin Fritsch, du bureau Sofies à Zürich, présente le concept d'écoparc et son application concrète à Schattendorf UR. Les entrepreneurs d'une zone d'activités uranaise ont été inclus dans un processus participatif de planification, qui cherche à lier à la fois l'utilisation rationnelle du sol, les synergies entre entreprises, et les principes de l'économie circulaire.
Région Morges et l'ARCAM remercient l'association Netwerk Raumplanung pour cet après-midi d'échanges. -
lundi 09 octobre 2017
Lancement de la phase 2
Région Morges et l'ARCAM ont lancé le début de la phase 2 lundi dernier avec une séance de démarrage avec les mandataires.
Ce lundi 2 octobre, Région Morges et l'ARCAM ont lancé le début de la phase 2 "Formulation de stratégies" en organisant une séance de démarrage avec l'ensemble des partenaires et les mandataires/experts.
Pour rappel, la phase 2 de la démarche ZIZA-Demain consiste, par des études test sur 3 sites, à formuler des orientations d'aménagement pour l'intégration urbaine des zones industrielles et à évaluer leur faisabilité financière. Les résultats des études test seront compilés dans un guide de mise en oeuvre à destination des communes.
Cette phase est appelée à durer 6 mois, avec la finalisation du guide de mise en oeuvre prévue pour le printemps 2018. -
jeudi 27 avril 2017
La montée du concept d'écoParc industriel et son utilisation pratique
Le concept d'écoParc est en vogue en Suisse. Parti de Genève, il intéresse désormais nombre de collectivités publiques face aux enjeux de l'intégration urbaine des zones industrielles.
Dans le cadre de la démarche ZIZA-Demain, le concept d'écoParc n'a pas échappé à Région Morges. D'abord, dans le cadre d'une rencontre avec la Fondation des Terrains Industriels du canton de Genève, le concept d'écoParc nous a été longuement présenté. Puis, la Confédération a invité Région Morges à la rédaction d'un guide sur l'utilisation et l'application du concept d'écoParc. La démarche ZIZA-Demain y sera utilisée comme référence pour illustrer la problématique de l'intégration urbaine des zones industrielles.
Quel est donc ce concept, actuellement en vogue en Suisse? Le concept est récent, initié à Genève en 2015. Sur son site, la Fondation des Terrains Industriels du canton de Genève (FTI) explique qu'il s'agit d'un concept d'aménagement et de gouvernance visant à optimiser la consommation en sol des entreprises en zone industrielle. Cette optimisation du sol se fait par la création de synergies entre entreprises. Ceci signifie que les entreprises, en créant du lien entre elles, sont encouragées à partager des infrastructures, des services, des ressources, des modes de transports, ou des équipements, au lieu d'être individuels à chaque entreprise.
Cette gouvernance s'appuie sur des structures, les "commissions écoParcs industriels", qui fonctionne comme une plateforme d'échanges entre l'Etat, des communes, de la FTI et des entrepreneurs. Cette courroie de transmission entre les collectivités publiques et les entrepreneurs fournit aux décideurs publics un observatoire permanent des besoins des entrepreneurs.
Par ailleurs, le concept d'écoParc s'accompagne d'une dimension qualitative. La FTI a en effet mis au point une grille d'évalutation permettant de mesurer la qualité urbaine des zones industrielles cantonales. Les critères retenus vont au delà des considérations propres à l'aménagement du territoire (mobilité, espaces publics, mixité fonctionnelle..) en y intégrant des aspects venus de l'écologie industrielle. L'objectif est de concilier le développement industriel avec le développement durable. Ainsi entrent en compte, par exemple, des critères liés à l'efficacité énergétique des bâtiments ou à l'optimisation de la logistique.
Un succès à replacer dans son contexte
Le succès des écoParcs à Genève est confirmé. D'autres zones industrielles du canton devraient obtenir le statut d'écoParcs, et le concept s'étend même à l'étranger, notamment en France ou aux États-Unis. Cela signifie-t-il qu'il s'agit de la panacée au défi du maintien des zones industrielles en agglomération?
Il ne faut pas perdre de vue les spécificités genevoises, favorables au développement d'un tel concept. Déjà, le canton de Genève, attractif, possède un territoire exiguë. Seules 5% des zones à bâtir sont encore libres de construction, selon le Plan Directeur Cantonal adopté en 2013. Densifier le tissu urbain existant est la solution adoptée par le Conseil d’État pour faire face à la croissance démographique. Très tôt, la question du maintien des zones industrielles en agglomération dense s'est posée. La date de création de la FTI remonte en effet à 1960!
Mais surtout, l’État de Genève a une capacité d'action bien supérieure à la plupart des cantons suisses. Et pour cause: près de 80% du sol cantonal est propriété publique, et la compétence en aménagement du territoire est cantonale. Il est dès lors plus facile de planifier en zone industrielle tout en gardant un lien cohérent avec les entreprises.Un concept à adapter aux spécificités morgiennes
Le canton de Vaud est sensiblement différent du canton de Genève. Appliquer le concept d'écoParc comme tel dans la région morgienne serait contre-productif. Néanmoins, la démarche ZIZA-Demain a tout intérêt à tirer profit des connaissances et du savoir-faire genevois en matière d'intégration urbaine des zones industrielles en agglomération. En particulier, les avancées en termes de gouvernance entre collectivités publiques et entreprises méritent d'être approfondies dans la démarche. Là est la finalité de la démarche ZIZA-Demain.
(Image: Procédure de détection et de soutien à la mise en oeuvre des symbioses industrielles dans les zones industrielles de Genève. Dans: Les nouvelles ressources de Genève. 15 ans de travaux en écologie industrielle: Résultats et perspectives, Etat de Genève, 2015 (Vers le rapport) -
jeudi 13 avril 2017
Retour sur les Pôles de Développement Economiques du canton de Berne par l'exemple de Bern-Wankdorf
Le canton de Berne mène depuis 1989 une politique cantonale d'aménagement des zones industrielles basée sur la coordination entre urbanisation, transports publics, environnement et développement économique. Région Morges s'y est intéressé.
Région Morges s'est intéressé dans le cadre de la démarche ZIZA-Demain à la politique des pôles de développement économique (PDE) (en allemand Entwicklungsschwerpunkte ESP) du canton de Berne. Une rencontre a été organisée à ce sujet dans les locaux du service de l'aménagement cantonal bernois, dans la vieille ville de Berne, ce mercredi 12 avril. Un projet en particulier a été présenté: le projet ESP Wankdorf, dans le nord de Berne.
Depuis 1989, le canton de Berne mène une politique de gestion et de développement des pôles industriels basée sur la coordination entre la planification urbaine, la planification des transports publics, la protection de l'environnement et le développement économique. Cette politique intersectorielle nécessite des efforts de coordination renforcés entre les collectivités publiques et les entrepreneurs.
D'ordinaire, les PDE sont gérés au niveau communale, voire régional. Une exception cependant: Les "PDE Premium" désignent des sites économiques dont l'importance pour le canton justifie un leadership cantonal. Le projet ESP Wankdorf en fait partie. Mené conjointement par le canton, les communes de Bern, d'Ittingen et d'Ostermundigen, la Burgergemeinde Bern, BERNEXPO, les CFF et Armasuisse, il s'agit, selon, le canton, du plus important projet mené actuellement par le Canton.Le projet ESP Wankdorf
Situé sur une surface de 36 hectares, le projet ESP Wankdorf s'étend au nord de la ville sur un site s'étirant des anciennes casernes militaires au sud à la gare BLS Bern-Wankdorf et englobe, entre autre, le Stade de Suisse et le parc des expositions BERNEXPO. Le projet actuel prévoit l'implantation d'une gamme diversifiée d'activités secondaires et tertiaires ainsi que des logements. Les abords de la gare BLS sont appelés à se densifier et sont réservés à des bureaux et des logements, tandis que l'est du site, au bord de l'autoroute A6, sont destinés à des activités secondaires à haute valeur ajoutée.
L'ambition du canton est de réduire la place de la circulation automobile dans le site. Pour chaque type d'affectation dans le projet, des objectifs cibles et des mesures différenciées concernant la mobilité sont prises. En site dense, comme aux abords de la gare BLS, la voiture ne saurait représenter que 30% des déplacements, contre 40% sur les sites moins denses. Ainsi, si une partie du site ne satisfait pas les exigences de densité, de transports publics et/ou de mobilité douce, il doit faire l'objet d'une coordination renforcée.
La conduite du projet est conjointe entre le service de la mobilité et le service de l'aménagement cantonal bernois. L'un des points originaux du projet est que les chefs de projet sont permanents, afin de "donner un visage au projet". Ceci donne au projet une certaine stabilité et permet de mieux organiser les relations entre le canton et les entrepreneurs.
Enfin, la gouvernance entre ces acteurs est organisée par l'adoption et la révision d'un Plan directeur (Richtplan) propre à Wankdorf, qui fixe les orientations du projet. La loi bernoise sur les constructions (Baugesetz) permet à un plan directeur d'être adopté à n'importe quelle échelle, y compris à l'échelle parcellaire et à l'échelle intercommunale. Le plan directeur de Wankdorf, adopté d'abord en 1995/1996, a été révisé en 2010. Les nouvelles dispositions déterminent les orientations du projet jusqu'au début des années 2020.Quelle implication pour ZIZA-Demain?
Les différences juridiques entre le canton de Vaud et le canton de Berne ont bien été illustrées par cette rencontre. Le droit vaudois n'offre pas d'outils de coordination aussi poussés que le plan directeur bernois. Le plan directeur intercommunal vaudois, pouvant s'y rapprocher, nécessite une procédure lourde et complexe.
Néanmoins cette rencontre a permis à Région Morges de mieux considérer la place de la mobilité dans les projets de développement sur les zones d'activités. Le projet ESP Wankdorf offre des exemples concrets de traitement des transports publics et de la mobilité douce dans la phase opérationnelle. En particulier, les aspects liés à la coordination urbanisation et transports publics méritent d'être repris lors de la formulation de stratégies de mise en oeuvre.
Un autre point attire l'attention: Celui de la nécessité de garantir au projet une certaine continuité, afin de mieux organiser les échanges avec les entrepreneurs. Il est bien sûr difficile de maintenir une certaine stabilité dans le processus de projet. Cela nécessite une réflexion sur la manière de concevoir une méthode de communication pouvant impliquer les entrepreneurs dans le développement de leur zone industrielle sur un temps long.
Image: Vue d'artiste sur le futur quartier de la gare BLS de Bern-Wankdorf, be.ch (accès image ). -
mercredi 01 mars 2017
Lancement de l'analyse qualitative des zones industrielles et artisanales
Les études de terrain visant à mesurer la qualité urbaine des zones industrielles de la région morgienne sont lancées.
Région Morges a lancé l'analyse qualitative sur les 15 zones industrielles et artisanales de la région.
Cette analyse sera réalisée par un étudiant stagiaire placé principalement sur l'étude ZIZA. Après avoir défini des critères d'analyse, le stagiaire recueillera par des études de terrain des photos et des observations permettant d'analyser la qualité urbaine des zones industrielles de la région morgiennes.